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Lufthansa risque d'avaler Austrian Airlines et Alitalia.

La compagnie allemande semble éprouver un irrésistible appétit et devrait accélérer la consolidation d'un marché souffrant.

Aeroflot, Turkish Airlines, Air China, Air France-KLM, Lufthansa. Telle est la liste des compagnies aériennes tentées de participer au capital d'Austrian Airlines (AUA). Ces sociétés, et probablement d'autres encore inconnues, devraient envoyer leurs offres d'ici dimanche soir à l'établissement mandaté pour ce dossier, la banque d'investissement Merrill Lynch. La compagnie allemande s'avère déjà le candidat le plus vorace et risque fort de prendre non seulement le contrôle d'Austrian Airlines mais aussi d'Alitalia.

Cette fois, c'est fait. Après des mois de démenti, Lufthansa a officiellement confirmé hier son intérêt pour le rachat d'une partie du capital d'Austrian Airlines. La compagnie à la grue cendrée serait même prête à accepter une minorité de blocage de 25% entre les mains de ÖIAG (Österreichische Industrieholding AG), contrôlée par les pouvoirs publics. Cette société détient actuellement 42,75% du capital du transporteur autrichien.

L'exemple de Swiss

L'exemple de Swiss inspire tout particulièrement les partisans autrichiens de l'option «Lufthansa». Acquise en mars 2005, sa filiale helvétique a gardé son identité, son autonomie opérationnelle et ses finances restent solides. Cette vision enchante le directeur général d'Austrian Airlines, Alfred Ötsch, après les 79 millions de francs de perte nette au premier semestre et une dette de plus de 1,5 milliard.
A la veille d'élections législatives anticipées, le 28 septembre, le chancelier autrichien socialiste Alfred Gusenbauer et son ministre des finances conservateur Wilhelm Molterer ne peuvent pas non plus espérer un meilleur scénario: une AUA enfin privatisée et toujours autrichienne.
Natif de Waizenkirchen, en Haute-Autriche, le président du directoire de Lufthansa, Wolfgang Mayrhuber n'ignore pas ses propres avantages dans le débat politique de son pays d'origine. D'autant moins qu'AUA est déjà liée à la compagnie allemande par son appartenance à Star Alliance. «Une langue commune constitue également un facteur décisif», rappelle Pierre Condom, expert aéronautique indépendant.
L'idiome de Dante ne rebuterait pas pour autant Lufthansa. Le transporteur d'outre-Rhin se profile en effet de plus en plus comme le grand partenaire aérien auquel le chef du gouvernement italien Fulvio Berlusconi sera contraint d'adosser Alitalia. Elément vital pour sauver la compagnie transalpine!

Entre 20% et 25% pour commencer

«British Airways mettra incessamment la main sur Iberia. Une extension de ses engagements dans le sud de l'Europe apparaîtrait dès lors peu harmonieuse, donc peu probable. Après l'accueil réservé à ses plans de redressement, le président d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, ne proposera pour sa part plus rien à Alitalia. Cette dernière ne dispose ainsi que d'une ultime solution: Lufthansa!», estime Pierre Sparaco, éditorialiste de la revue américaine Aviation Week.
Dans ses éditions de samedi, le quotidien La Stampa annonçait lui-même que tout commencerait par une participation du groupe allemand à hauteur de 20 à 25% dans le capital d'Alitalia.
Source : La Tribune de genève.

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