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Le droit constitutionnel de se porter candidat à l'élection de son choix



La vitalité d'une démocratie transparaît dans la possibilité qui est offerte à tout citoyen, de tout au moins faire valoir ses idées. Il importe donc que ce dernier contribue à son niveau, à construire à sa manière son pays. D'une petite vision, d'une petite décision peuvent partir de grandes réalisations.

Que X ou Y soit candidat, il convient d'aller au delà de la personne et d'apprécier, afin de mieux en juger, pour le moment venu faire le choix adéquat, les synergies entre la vision dudit candidat et les aspirations du peuple.
Il est dommage que dans nos pays la considération de la personne soit encore prépondérante sur les idées et convictions.

Pour en revenir à la candidature susurrée depuis peu par presses interposées du "banquier" comme il est dénommé, bien que je nourrisse une préférence pour le terme « économiste ».

L’environnement politique est partagé entre la crainte de certains et la joie d’autres, que la candidature de ce "banquier" se confirme.

Si la Constitution béninoise donne droit à toute personne qui en remplit les critères de se porter candidat à l'élection qu'il souhaite, cette situation a pour corollaire qu'il est du devoir des institutions investies de pouvoirs constitutionnels, de garantir et de protéger ce droit, plutôt que d'essayer de combattre toute candidature, attitude politique certes, mais synonyme d'une patrimonialité du pouvoir, contraire à la forme républicaine du pays et symptomatique des monarchies totalitaires.

La politique politicienne ne doit pas écarter des personnes valables dont le mérite a été reconnu au delà de nos frontières.
Les signes de maturité des béninois n’en ressortiront que plus grandis, et le 21è siècle dans lequel nous sommes nous dicte de nous adapter à ses exigences.
Il nous faut donc des représentants de qualité et des interlocuteurs de taille face aux grandes puissances du monde avec lesquelles la globalisation économique nous impose de collaborer.

Je crois personnellement aussi que tant l'élection de 1991, que celle de 2006, elles ont été des signes de ras le bol des populations. A chaque fois c'est le « Général militaire » qui a cédé sa place, la première fois à Nicéphore Soglo un économiste, et la seconde fois à Yayi Boni un économiste également, tous deux précédemment en poste à l’extérieur du pays.

J'estime que ce sont des "choix par défaut". Je m'explique.

Les deux Présidents (Nicéphore Soglo et Yayi Boni) sont tous venus à un moment où le peuple en avait par dessus la tête des hommes politiques qu’ils accusaient de « taire leurs compétences au profit de leurs appétits et intérêts ».

La détresse populaire faisait donc préférer toute personne avec des compétences objectives et surtout « nouveau venu », conception plus relative qu’objective, car les béninois voulaient à chaque fois du "changement".

Le changement ce concept nouveau dans l’orthographe, appelé par tous les béninois, mais que le Bénin vit depuis les années 70 sous le vocable « EHUZU », et renouvelé dans les années 90 sous le vocable « Renouveau ».

Si la candidature de Monsieur Abdoulaye Bio Tchané venait à se confirmer, comme certaines que l’on souhaiterait et appellerait en plus, je trouve que les béninois auraient le choix cette fois ci entre des compétences, et l'on n'assisterait plus à un choix par défaut, le concept de « l’homme nouveau » étant biaisé dans le sens où ces personnes, bien que n’étant pas en fonction sur le territoire, demeurent des « produits » des régimes successifs.

Ce seraient à mon sens, les premières élections présidentielles où le background et les réalisations de chacun seraient évalués et soumis à l’appréciation électorale.
Nous devrions donc encourager des candidatures de qualité, et nous rappeler que le Président, quel qu’il soit, est élu, mandaté par le peuple non pas pour préparer un second ou Nième mandat, mais pour pendant cinq années dans notre cas, « aider » à trouver des solutions aux problèmes qu'il a promis résoudre.

Le peuple détient le pouvoir suprême, celui de choisir entre tous ceux qui se seront porté candidats. Certains élus semblent l'oublier au point de parier à priori sur leurs chances de rempiler, au mépris de la volonté du peuple comme si le choix de ce dernier était secondaire, voire orientable.




Nourou-Dine SAKA SALEY
Juriste.

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